« Les plaques donnent de la visibilité à l’inscription et de la valeur à nos Maisons »
Où étiez-vous le 5 juillet 2015 quand la Champagne faisait la fête au lendemain de son inscription au Patrimoine mondial ?
J’étais à Hautvillers, au milieu d’une foule heureuse. C’était un très bel événement. J’ai eu le sentiment d’être au bon endroit au bon moment. Et j’ai surtout très vite réalisé l’importance que cette reconnaissance mondiale allait avoir.
C’est-à-dire ?
En particulier sur l’oenotourisme. Il faut reconnaître qu’à l’époque il y avait un manque en matière de structures d’accueil et d’hébergement. Les touristes se promenaient le dimanche sur l’avenue de Champagne à Epernay, sonnaient, demandaient à visiter mais tout était fermé. C’était désolant. L’inscription a été un déclencheur. Aujourd’hui de plus en plus de choses sont faites pour que le touriste puisse vivre une expérience complète en Champagne.
Revenons à la Mission. Pourquoi êtes-vous entré au conseil d’administration et en avoir accepté la vice-présidence ?
Parce que je suis passionné par le patrimoine. J’ai eu cette éducation dans ma famille. L’importance du patrimoine et de sa préservation, aussi bien le paysage que les bâtiments, est une évidence. Il faut être vigilant. Ce ne sont plus aujourd’hui des immeubles affreux qui menacent l’intégrité du paysage, mais des éoliennes, des unités de méthanisation… C’est ce que je dis aux autres négociants pour les impliquer. Si nous, Maisons de Champagne, ne voulons pas qu’il y ait d’autres verrues, il faut que nous nous mobilisions, aux côtés ou au sein de la Mission qui accomplit ce travail de protection essentiel. Je le fais aujourd’hui modestement, comparé au temps que lui consacre bénévolement la présidente Séverine Couvreur, mais je vais faire mon maximum.
Quel regard portez-vous sur la Mission maintenant que vous la voyez à l’œuvre de l’intérieur ?
De l’extérieur on ne se rend pas toujours compte de la très forte motivation et de l’expertise des personnes présentes à la Mission. Un niveau tel que les maires font de plus en plus appel à ses conseils. Elle a cette mission de protection mais également une mission de promotion des Coteaux, Maisons et Caves de Champagne. On ne s’extasie pas sur la Champagne en disant qu’elle est magnifique. Je suis sûr que ça va changer. C’est déjà en train de changer. Les gens avaient en tête un paysage très industriel, abîmé par les guerres. Ils sont de plus en plus souvent surpris en bien. C’est très positif. C’est notre rôle de donner au monde une bonne image de la Champagne.
Vous vous êtes notamment engagé dans la diffusion des plaques Patrimoine mondial. À quoi servent-elles ?
Combien de personnes savent que la Champagne est au Patrimoine mondial ? Pas sûr que tous les champenois eux-mêmes le sachent. On a du mal à le croire mais c’est la réalité. Alors il faut le dire, le répéter, le marteler. Les plaques donnent de la visibilité à l’inscription et de la valeur à nos Maisons. Elles permettent à chacun d’entre nous de montrer son implication et de soutenir la Mission. On commence à en voir par-ci par-là mais on peut faire beaucoup mieux. L’objectif est d’en mettre un maximum dans les mairies, les Maisons de Champagne, chez les vignerons, les institutions touristiques. Ce n’est pas très cher et en plus elles sont belles. Le message qu’on fait passer en l’accrochant est simple : je fais partie d’un territoire inscrit au Patrimoine mondial et j’en suis fier. C’est un moyen de retrouver la fierté que nous avons tous éprouvée le 4 juillet 2015 !