Pour créer une relation encore plus dynamique entre les Coteaux, Maisons, Caves de Champagne et les acteurs du territoire, pour que le 2e plan de gestion soit davantage l’expression de leur volonté, la Mission a organisé depuis septembre 2023 des ateliers.
Attendu depuis la fin des années 2000 par l’Unesco pour les biens inscrits sur la Liste du patrimoine mondial culturel, le plan de gestion, est une sorte de guide et de plan d'actions qui permet de se fixer des objectifs de gestion et qui est à renouveler tous les dix ans.
La révision du plan de gestion des Coteaux, Maisons et Caves de Champagne est en cours selon une méthodologie qui associe une grande diversité d’acteurs sous la forme d’ateliers thématiques.
Pour conduire ce travail, la Mission est assistée d’Elisabeth Cayrel, consultante, spécialiste de l’accompagnement de la candidature et de la gestion de sites inscrits au Patrimoine mondial qui a une grande expérience de cet exercice (Réseau des Sites majeurs Vauban, Grotte Chauvet, cathédrale de Bourges…). Elle nous présente les quatre grands enjeux sur lesquels sont axés les travaux :
Connaissance et médiation. « Expliquer une inscription au Patrimoine mondial et sa Valeur Universelle Exceptionnelle est un travail spécifique, particulièrement important pour des territoires très étendus comme le vôtre. Une cathédrale, tout le monde visualise bien. C’est moins vrai dans le cas des grands paysages culturels où la médiation est un sujet à développer. La connaissance l’est aussi, avec des partenariats universitaires à monter ou à approfondir. »
Préservation et conservation. « Cela concerne aussi bien le patrimoine bâti, le paysage et les caves, qui sont un sujet particulier en Champagne, que l’urbanisme et la planification. Il y a un gros relais à faire auprès des acteurs territoriaux au sujet de la transposition dans les documents de planification des enjeux de gestion du bien pour s’assurer que l’ensemble des composantes soient préservées pour la suite. »
Biodiversité et résilience face au changement climatique. « La principale menace qui pèse aujourd’hui sur la conservation des sites du Patrimoine mondial, devant les risques causés par les conflits armés, c’est le changement climatique et ses conséquences qui touchent tous les pays du monde. Le sujet est particulièrement sensible pour votre paysage culturel vivant, lié à une culture spécifique dont le maintien doit être assuré sur le long terme. »
Tourisme et oenotourisme. « Les liens avec la filière vitivinicole étaient volontairement peu traités dans le premier plan de gestion. On ne voulait pas que la candidature soit être perçue comme une tentative marketing de mettre le logo de l’Unesco sur les bouteilles de champagne. Il y avait une sorte de pudeur sur les questions économiques autour de la filière champagne. A l’inverse, aujourd’hui il est communément admis que, dans la mesure où le bien inscrit est un paysage qui est l’outil de travail de toute une filière, parler de cette filière, de ses enjeux, de ses objectifs devient important dans le nouveau plan de gestion».
