Champion du monde de breakdance, chorégraphe, responsable de plusieurs studios de danse, le rémois Ismaël Taggae a accepté d’être l’un des parrains des 10 ans. Homme de challenge, il assure la direction artistique du spectacle « La Nuit des 10 ans » le 4 juillet 2025 à Champillon. Interview.

Pourquoi avoir accepté d’être l’un des parrains des 10 ans et directeur artistique du spectacle d’anniversaire ?

Je suis très chauvin. Dans mon passé d’athlète, j’ai toujours été très fier de montrer d’où je venais. Je suis né et j’ai grandi à Reims, dans le quartier Wilson. Moi aussi, comme le Champagne, j’ai pris de la maturité dans des caves… Qui aurait dit qu’on viendrait chercher une personne comme moi pour lui confier la direction artistique d’un tel projet ? En France on nous met souvent dans une boîte alors qu’on est capable de faire plein de choses et pas qu’une seule. Aujourd’hui je suis directeur de plusieurs écoles de danse, j’ai été chef chorégraphe de la Fête de la Musique pour France 2 : c’est beau, ça brille mais ça ne fait pas tout. J’ai toujours envie de faire de nouvelles découvertes. En acceptant d’être parrain, c’est ce que je voulais montrer au monde.

Qu’est-ce qui vous relie à l’activité de la Mission Unesco ?

Avec Séverine Couvreur, la présidente de la Mission, on s’est rencontrés. On a commencé à parler et on s’est rendu compte qu’on avait la même envie de faire des choses pour notre territoire et de fédérer plusieurs publics. Ça m’a parlé tout de suite parce que je suis quelqu’un qui aime les challenges, les missions. Le plus important pour moi c’est que, dans un monde en mouvement, l’arrêt c’est la mort. Alors il faut bouger. Et bouger avec les jeunes. Je comprends leur langage, leurs mouvements, leurs sons, leurs musiques parce que je suis baigné dedans H24. Je voulais que ce projet parte de la jeunesse. Le but c’est de la réunir dans ce qui fait la force de ce territoire, c’est-à-dire les vignes.

Sous quelle forme ?

Pourquoi est-on fiers de notre territoire ? Parce que des générations de Champenois ont travaillé pour faire ce paysage idéal. Souvent les jeunes préfèrent s’amuser que travailler. Alors on s’est demandé comment transformer le travail en amusement. La réponse est : transformons les vignes en immense terrain de jeu pour proposer un spectacle qui soit autant au sol que dans les airs, autant dans les oreilles que dans les yeux. Le but c’est d’avoir quelque chose qui fédère les familles et surtout qui véhicule une histoire.

Comment préparez-vous ce projet ?

Je vis ce projet comme une mission. Je ne veux décevoir ni les personnes qui m’ont fait confiance, ni le public qui va venir assister au spectacle, ni moi-même car je reste un compétiteur. Je dis souvent que chez nous on n’a pas la Tour Eiffel mais on a quelque chose en plus : l’histoire des rois, le Champagne, des personnes qui ont de la magie dans les mains. C’est comme le personnel de propreté à la NASA qui dit : j’aide à ce que la fusée décolle. C’est pareil ici. Tout le monde a du talent, tout le monde fait partie de ce petit feu d’artifice. J’essaie d’apporter un moment de relâche, de rêve, de partage, de plaisir. On pourra discuter, écouter de la musique, être avec sa famille. J’espère qu’on passera un bon moment tous ensemble.